Page 13 - Le guide pour les parents - KiVa
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QUELLES SONT LES CAUSES DU HARCÈLEMENT ?
Quand on parle de harcèlement, la question qui revient le plus souvent concerne
les causes du harcèlement. La réponse à cette question n’est pas simple. Est-ce la faute du harceleur ? Ou de la victime, peut-être ? De l’enseignant ? Ou de l’ambiance à l’école ? Est-ce la faute de la société ? Une chose est certaine, c’est que le harcèlement n’est jamais causé par un seul des éléments cités ci-dessus. Les facteurs qui contribuent à augmenter le risque qu’un enfant devienne harceleur ou victime de harcèlement sont toutefois bien connus. Il a également été démontré que certaines classes sont plus susceptibles d’être le théâtre de harcèlement que d’autres. On observe également des différences entre les écoles, entre les pays, etc. En fonction de la culture, différents éléments peuvent accroître le risque d’être victime de harcèlement. Par exemple, dans les pays occidentaux, les enfants calmes et timides sont plus enclins à être victimisés, tandis qu’en Chine, ces enfants bénéficient d’un statut plus élevé au sein de leur cercle d’amis. Par conséquent, les valeurs prônées dans chaque culture influencent également le phénomène de harcèlement.
Qui harcèle et à l’encontre de qui ?
Les recherches montrent que les enfants susceptibles de devenir harceleurs partagent certaines caractéristiques. Certains de ces enfants peuvent avoir de graves problèmes dans différents domaines de la vie, ils peuvent avoir des comportements agressifs ou éprouver des difficultés à faire preuve d’empathie envers les autres. Cependant, il est important de comprendre que souvent, les harceleurs sont des enfants relativement ordinaires, des enfants gentils qui, une fois ensemble, adoptent un comportement qui cause du tort à un autre membre du groupe.
Selon l’opinion qui prévaut actuellement, l’une des raisons principales du harcèlement est le fait que le harceleur cherche à renforcer son propre statut social ou à gagner plus de pouvoir ou popularité au sein du groupe. Les enfants qui harcèlent d’autres enfants ont souvent le besoin d’être vus et entendus, d’être admirés et de devenir plus forts au sein du groupe. Par conséquent, la victime de harcèlement est fréquemment un enfant ou un adolescent timide, qui souffre d’un manque de confiance en lui, dont le statut social au sein du groupe est déjà bas
ou qui a peu ou pas d’amis. En choisissant ce type de victime, le harceleur s’assure non seulement que le groupe ne lui opposera pas de résistance pour faire cesser le harcèlement, mais aussi une victoire facile. Par conséquent, la vieille croyance selon laquelle le harceleur est un « enfant à problèmes » qui a une piètre estime de soi
et qui évacue son ressentiment en harcelant est infondée. De nombreux enfants
harcèlent les autres pour s’amuser, pour impressionner les copains ou simplement par « manque de considération ».
N’importe qui peut être victime de harcèlement à un moment donné. Des études ont identifié certaines caractéristiques et certains traits qui peuvent accroître le risque que l’enfant ou l’adolescent se retrouve harcelé. Certaines de ces caractéristiques sont visibles, comme une particularité physique, une surcharge ou une insuffisance de poids, une certaine gaucherie ou des aspects du comportement comme la timidité, une certaine introversion ou impulsivité. Les enfants souffrant de difficultés d’apprentissage présentent également un plus grand risque d’être victimes de harcèlement. La timidité, l’insécurité et une faible estime de soi sont les indicateurs les plus courants d’une victimisation future. La présence de ces caractéristiques favorise seulement l’exposition au risque de harcèlement, elle ne conduit pas à une victimisation systématique.
Bien que les caractéristiques citées favorisent le fait que l’on devienne victime de harcèlement, cela ne signifie aucunement que c’est la faute de la victime ou des parents, voire même leur responsabilité. Les particularités physiques, la timidité et l’insécurité ne sont pas des défauts de la victime, mais des caractéristiques qui lui valent d’être acceptée comme tout un chacun. En outre, il convient de souligner que les résultats des recherches reposent sur un spectre large de données recueillies auprès de plusieurs centaines d’élèves. Ce qui s’avère dans une étude portant sur
un nombre important d’élèves ne s’applique pas nécessairement à chaque situation de harcèlement. Ainsi, des enfants qui ne sont pas particulièrement timides ou craintifs ou qui ont une haute estime de soi peuvent également devenir la cible de harcèlement.
Bien que la plupart des enfants et adolescents victimes de harcèlement ne soient
pas des personnes agressives, soient en retrait et timides, certaines victimes peuvent aussi se montrer agressives. Une agressivité incontrôlable qui se déclenche au
quart de tour expose davantage l’enfant au harcèlement. Une faible proportion des enfants harcelés deviennent à leur tour auteurs de harcèlement, par exemple, vis- à-vis d’enfants plus jeunes et plus faibles. Avec ces enfants qui prennent tantôt la casquette de victime, tantôt celle de harceleur, il est particulièrement difficile de faire cesser le harcèlement. Les enfants qui partagent la classe de ces enfants portant la double casquette et faisant preuve d’agressivité et d’un comportement perturbateur peuvent considérer le harcèlement comme compréhensible, voire justifié.
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